À 23 ans, Jade Maréchal, escrimeuse de l'équipe de France, est championne d'Europe par équipe 2022/2023 ! Membre de l'INSEP, elle jongle entre ses entraînements, son entreprise Ej Unlimited et ses shootings photo. Le CDOS Gironde soutient Jade qui incarne l'esprit olympique avec détermination et élégance !
Quand as-tu commencé l’escrime et où ? Comment es-tu venue à pratiquer cette discipline ?
J’ai commencé l’escrime à 9 ans au club du BEC (Bordeaux Etudiants Clubs) escrime à Bordeaux. J’ai commencé l’escrime pour reprendre “le flambeau familial”, je suis la dernière d’une famille de 5 filles et ma soeur Morgane en faisait. Au départ, elle ne voulait pas qu’on en fasse en même temps parce qu’elle ne voulait pas qu’il y ait un esprit de compétition entre nous. Je la suivais dans ses entraînements et j’ai fait mes premiers pas sur des pistes mais j’ai dû attendre qu’elle arrête l’escrime pour ses études. C’est pour ça que je n’ai commencé qu’à 9 ans mais je savais déjà me mettre en garde et je connaissais les règles, ça m’a fait gagner du temps !
Où en es-tu aujourd’hui dans ton parcours ? Quels sont tes derniers titres ?
Actuellement je suis en équipe de France, je m’entraîne à l’INSEP à Paris en vue d’une qualification olympique. J’ai intégré l’équipe de France dans la saison 2018/2019 ce qui m’a amenée à quitter Bordeaux pour aller à l’INSEP pour la saison 2019/2020. Pour la saison 2020/2021 j’ai dû changer de club, je suis maintenant licenciée au club de Bourg-la-Reine BLR 92 pour des raisons de localisation et financières.
En ce qui concerne mes derniers titres, je suis championne d’Europe 2022/2023 par équipe.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton sport ?
J’aime le fait qu’il soit complet car c’est un sport qui demande autant d’explosivité que de souplesse, on doit avoir beaucoup de respect envers l’arbitre, l’adversaire et l’environnement. C’est aussi un sport qui, au niveau de l’histoire, est très chouette parce que c’est un sport français qu’on pratique à l’international avec une langue française et c’est quelque chose qui me plaît beaucoup. C’est surtout très élégant et c’est ce qui m’a attirée dans ce sport.
Quel est ton plus beau souvenir dans ce sport ?
Mon plus beau souvenir dans ce sport je dirai que c’est mon titre de championne d’Europe en 2022 parce que c’est le premier avec une équipe incroyable. Je me souviens que ça m’a beaucoup touchée au niveau des émotions partagées qui étaient décuplées parce qu’on était par équipe. On a vraiment passé une très belle compétition qui m’a un peu lancée dans ma carrière par la suite.
As-tu été inspirée par une sportive ou un sportif ?
Oui, ma première source d’inspiration ça a été Martin Fourcade quand j’ai lu son livre parce qu’il exprimait beaucoup le fait d’avancer seul sur son chemin, c’est à dire que parfois il faut faire des choix en fonction de soi et être un petit peu égoïste. Il m’a vraiment inculquée ces valeurs de “trace ta route”.
Est-ce que tu es sportive professionnelle ou est-ce que tu as une activité à côté ?
Malheureusement l’escrime est un sport amateur et on n’est pas salarié d’une fédération donc on ne gagne pas notre vie, mais le sport nous fait tout de même vivre pas mal de choses qui nous permettent d'avoir une rémunération à côté.
Je fais plusieurs choses, je fais beaucoup de conférences et j’ai également créé en octobre 2023 une entreprise avec une amie de l’équipe de France, Eva Lacheray, qui s’appelle Ej Unlimited. Dans cette entreprise on fait de la formation qui met en lien les sportifs dans les entreprises. Notre but est de transmettre les valeurs du sport au service des collaborateurs d’entreprises. C’est une formation hybride dans laquelle 10 champions transmettent 10 valeurs comme la gestion du stress, gestion de l’échec, prise de risque... et à la fin de ce module en ligne on a un conférencier (un des 10 champions) qui vient en présentiel faire une conférence.
Et pour finir, à mes heures perdues, pour m’éclater, je fais beaucoup de photo, j’adore être modèle !
Depuis quand les JO sont un objectif ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?
Les Jeux Olympiques sont un objectif depuis 2016. J’ai gagné les championnats de France sénior N2 alors que je n’étais que cadette. A ce moment-là, en montant sur la première marche, je me suis dit j’adore ces sensations, je peux aller plus loin et j’ai envie d’aller plus loin !
Les Jeux Olympiques c’est la plus grande compétition qui existe dans le sport amateur, c’est la consécration de 4 ans mais aussi d’une vie. Le fait que ça soit à Paris c’est encore plus incroyable parce que ça va mettre en lumière beaucoup de choses comme notre sport et les valeurs du sport, mis à profit dans le monde professionnel ça va beaucoup nous aider. Les Jeux Olympiques ça me fait rêver parce que l’événement me fait rêver, c’est une réunion de sportifs qui fait vibrer tout un pays, tout un monde pendant quelques semaines et ça c’est très excitant !
À quoi ressemble ta journée type ? Quel est ton emploi du temps à l’approche de ces JO ?
J’ai un entraînement biquotidien. Le matin généralement je vais à l’entraînement de 9h30 à 12h, ensuite je vais déjeuner, pendant la pause jusqu’à 15h30 je vais travailler et enfiler mes casquettes d’entrepreneuse, de conférencière, de mannequin et je vais envoyer des mails, passer des coups de fil... Ensuite de 15h30 à 18h30 j’ai un entraînement soit escrime soit physique, puis de 18h30 à 20h j’ai ma récupération, où je fais des bains chauds, des bains froids et des massages. Vers 19h30/20h je vais manger et après le repas je vais retravailler de nouveau jusqu’à 22h30.
As-tu un conseil, un petit mot à faire passer à celles et ceux qui aimeraient un jour suivre ton exemple et participer aux JO ?
Je leur dirai de ne jamais rien lâcher, c’est un peu ce que je me dis quand c’est dur parce que c’est très souvent dur quand même, parce qu’on récolte beaucoup de choses sur le chemin quand on vise un grand objectif. Oui il y a des médailles à la clé, oui il y a des supers beaux moments de sportifs, en fait on ne se rend pas compte de tout ce qu’on peut récupérer sur le chemin, des relations, des rencontres, des opportunités pro et perso. Si on a un jour envie d’atteindre un grand objectif du type Jeux Olympiques, il ne faut pas avoir peur de se lancer sous prétexte qu’on va échouer parce que quoi qu’il arrive on sera gagnant sur un plan, une compétence, des rencontres. Il ne faut jamais avoir peur de se lancer sur un grand objectif !