La jeune championne de France 2023 de 14 ans nous parle de sa découverte et passion pour le skate ainsi que des anecdotes sur son passage aux Jeux Olympiques 2024 ou la benjamine de l’équipe de France termine 11ème.
Quand et comment as-tu commencé le skate ?
J’ai commencé le skate entre mes 6 et 7 ans. Je voyais mon grand-frère en faire donc j’ai essayé aussi ! On a fait ça ensemble en quelques sortes (rires). Ça fait à peu près 2 ans que je suis à haut niveau et que je participe à des championnats du monde.
Et quel est ton meilleur résultat ?
J’ai fini 10ème en championnat du monde où on est séparé filles et garçons mais sans niveau d'âge. (NDRL : Lucie est aussi la championne de France 2023)
Quelles sont les qualités requises pour ton sport ?
Il faut de la rigueur et de la discipline, ça c’est sûr. Il faut aussi de la persévérance et être super perfectionniste car si tu ne l’es pas c’est compliqué ! Il faut que ça soit le mieux exécuté possible.
Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ce sport ?
Ça me canalise beaucoup et il y a beaucoup de sensations.
Comment tu arrives à gérer ton adrénaline ? Est-ce que tu as un petit rituel ?
Je n’ai pas vraiment de rituel mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de stress. On sait à peu près ce qui marche sur nous au moment voulu. Et moi, ça dépend du moment, c’est au feeling.
Tu n’as pas de stress devant ta famille ?
Ce sont des échéances et des compétitions qui se passent loin, ils ne peuvent pas toujours venir. Je suis entourée d’autres rider et des entraîneurs. Et vu qu’il n’y a pas encore de compétitions en France car il n’y a pas encore de bonnes infrastructures, ils viennent me voir quand ils peuvent !
Est-ce que tu as un sportif ou une sportive qui t’inspire dans ta discipline ou non ?
J’admire beaucoup les personnes qui réussissent mais je n’ai jamais vraiment eu d’idole.
Quel est ton plus beau souvenir aux Jeux Olympiques ?
Quand j’ai réussi à passer mon run aux Jeux. C'était pas mal de soulagement parce j’ai attendu 2 ou 3 ans pour savoir si je pouvais y aller. J’y suis allée et il fallait que je montre que j’avais ma place. C’était super important pour moi de passer ce run.
Et tu n’as pas eu trop de stress pendant ces Jeux ?
Si quand même. C’est super différent par rapport aux pays où il n'y a personne que tu connais dans les gradins. Là c’était en France, il y avait 7 000 français à la Concorde. Et puis c’était devant ma famille. Mais je ne les ai pas vu, il y avait trop de monde !
Qu’est-ce qui a été le plus dur dans ces JO pour toi ?
Je suis allée aux Jeux avec une entorse, que j’avais accepté il n’y avait pas de soucis, mais je me suis faite mal à l’un des derniers entraînements pendant les JO sur le skate Park. Je suis retombée sur l’entorse et je me suis fait une talonnade. C’était un peu compliqué, les kinés ne me l’ont pas dit sur le moment mais ils ne pensaient même pas que j’allais pouvoir participer mais ça s’est bien passé. J’ai eu très mal pendant ma performance j’avais du mal à monter sur la plateforme. Donc j’ai dû accepter que je ne ferai pas la performance voulue mais on a continué d’y croire et j’ai fini 11ème, j’ai gardé le mental.
Tu arrives à l’avoir ce mental dans la vie quotidienne ou c’est vraiment dans le sport ?
Oui c’est vraiment dans le sport, dans la vie de tous les jours il faut arriver à tenir une certaine rigueur c’est compliqué parfois, mais je suis motivée donc il n’y a pas de problème. Vu que je suis hyper perfectionniste, ça me tire vers le haut, ça m’énerve encore plus donc j’ai encore plus envie d’y arriver.
Qu’est-ce que tu penses que ta participation à ces JO va t’apporter ?
Ça m’a apporté de l’expérience pour performer correctement pour les JO de Los Angeles que je compte bien faire !
Et comment ça se passe pour être sélectionné en 2028 ?
Ça se passe 2 ans avant les Jeux. D’abord c’est basé sur un circuit de qualification ou les pays peuvent présenter un certain nombre de riders, mais pour l’instant on ne sait pas encore combien la France va en avoir. Puis il va y avoir une deuxième phase de qualification avec 44 riders et il faut être dedans pour, peut-être, être sélectionné.
À quel moment tu as su que tu allais participer à Paris 2024 ?
Je l’ai su au tout dernier moment, un mois avant je crois, parce que les qualifications se sont terminées super tard et si tu n’es pas dans le top 20 mondial tu n’es pas sûr d’y aller.
Et est-ce que maintenant que c’est terminé tu as un blues des JO ?
Non pas du tout, je suis contente que ça soit passé et je suis toujours motivée pour la suite !