- Derrière les Jeux - avec Claude LABANÈRE, Médecin de Paris 2024

Le Médecin manager des tournois de rugby à 7 aux JO nous raconte son parcours, comment il a été convoqué pour ce poste mais également ses plus beaux souvenirs !   

Depuis combien de temps êtes-vous dans la médecine du sport ? 

Je suis dans la médecine du sport depuis 25 ans. J’ai d’abord commencé ma carrière à l’hôpital de Dax, en tant qu’urgentiste mais également médecin du sport. Sur les deux dernières années de ma carrière hospitalière, j’ai ouvert une consultation traumatologie du sport en orthopédie et participé au démarrage du plateau VO2 max dans le même hôpital pour l’évaluation physiologique des sportifs. En 2001, j’ai rejoint la clinique du sport à Bordeaux pour me consacrer pleinement à la médecine et la traumatologie du sport.

Pourquoi avoir choisi la spécialisation dans le sport ?

J’ai un parcours de sportif. J’ai commencé le rugby à 5 ans et pratiqué pendant 27 ans. En complément j’ai pratiqué de l’aviron pendant mes années collège. Après le rugby, j’ai pratiqué en senior du foot pendant 3 ans ainsi que du triathlon pendant 10 ans. J’ai bénéficié d’une éducation dans l’esprit ASICS (“Anima Sana In Corpore Sano” : Un esprit sain dans un corps sain). Dès que j’ai terminé ma carrière de sportif, compétiteur, j’ai décidé de partir dans cette voie. Ce n’est pas dissocié. On fait ce métier parce qu’on est persuadé que le sport pratiqué correctement est source d’équilibre de développement personnel et d’intégration sociale. 

Quel est votre parcours ?

J’ai travaillé sur le Tour de France entre 1998 et 2000, à l’Union Bordeaux Bègles pendant 9 ans entre 2006 et 2015 et en même temps, j’ai eu la chance d’officier en tant que Médecin des tournois Sevens pour World rugby (NDLR : Rugby à 7) à Bordeaux (2004) et à Paris (2005 et 2006, puis 2016). J’ai pu être le manager Médical du site de Bordeaux pour la Coupe du Monde de Rugby à XV de France 2007. A cette époque (1999-2009) j’étais aussi investi au sein de la Fédération Française de Triathlon en tant que médecin des équipes de France. De 2017 à 2021, a été une expérience professionnelle exceptionnelle, impliqué en tant que médecin de l’équipe de France de rugby à 7 masculine sur le SWS (Sevens World Series = circuit mondial de rugby à 7)

Entre 2022 et 2023, le SWS faisait étape à Toulouse (France Sevens), me donnant l’occasion d’œuvrer en tant que médecin Officiel du Tournoi pour World Rugby ; les contacts avec des staffs de nations étrangères m’offrent l’opportunité d’intervenir ponctuellement depuis, auprès d’équipes se déplaçant en France lors des compétitions européennes , en substitution de leur médecin de club. 

Quel était votre statut et comment avez-vous été choisi pour être médecin au rugby à 7 aux JO ?

Le Comité d’Organisation des JO (COJO) m’a proposé la fonction de Médecin Manager des tournois de rugby à 7 Olympiques masculins et féminines au stade de France, intégrant également l’équipe d’organisation de Paris 2024. J’ai pris ça comme un grand honneur et un grand privilège !

Quel était votre rôle ?

Je devais superviser les 12 équipes masculines et les 12 équipes féminines, (environ 312 joueurs et joueuses), plus toutes les parties prenantes sur le terrain, dont les staffs mais également les arbitres, qui étaient une quarantaine.  Tout cela sur les deux zones d’activités dédiées au rugby : la plaine des Jeux de Marville, où se trouvaient les terrains d’entraînement, ainsi que le Stade de France (terrain d’échauffement et de compétition), en lien avec les staffs médicaux d’équipes, ainsi que la polyclinique du Village Olympique et l’hôpital Bichat dédié aux athlètes. 

Ceci a nécessité, un travail préparatoire d’amont 8 mois avant l’évènement, d’élaboration du dispositif en terme de constitution d’équipe de médecins, chirurgiens, infirmiers, secouristes pour les terrains d’entraînements et pour le temps de compétition. 

C’est un travail d’équipe qui a été fait conjointement avec Dr Philippe Le Van (le directeur médical du COJO et Président de la commission médicale du Comité National Olympique du Sport Français), Dr Pierre Mauger (responsable des services médicaux de Paris 2024), Sylvie Delacroix (chef de cluster du site du Stade de France) et Dr Sandra Bernard (directrice médical ISMA Paris, en charge du dispositif secours du public du Stade de France).

On a envisagé tous les scénarii possibles de plans d’urgence pouvant toucher le public, et les sportifs pour mon cadre de compétence. Ensuite on a anticipé toute la logistique en terme de matériel utile sur la traumatologie spécifique du rugby à 7, avec des collisions à très haute énergie cinétique, et les protocoles de prise en charge spécifiques à chaque type de blessure. 

C’est un sport extrême, on considère le rugby à 7 comme la Formule 1 du rugby à XV : c’est le deuxième sport le plus traumatogène des Jeux  d’été, après le BMX !

J’étais le seul salarié, les autres intervenants médicaux étant bénévoles. C’est la spécificité de l’Olympisme. Cela demande un exercice d’adaptation très particulier, car sur les autres tournois internationaux où j’évolue, l’équipe de terrain multidisciplinaire est constituée de professionnels, qui connaissent le rugby et qui ont l’habitude de travailler dans cet environnement-là. Les médecins impliqués aux JO ont dû sortir de leurs zones de confort, pour s’adapter à un environnement singulier et aux exigences des compétiteurs et des staffs. Et il ne faut pas perdre de vue que nous sommes garants de l’intégrité physique des joueurs et de leur sécurité.

 Tout s’est remarquablement bien passé ! Et je leur en suis très reconnaissant.

C'est important que vous mentionniez les arbitres car on oublie souvent que ce sont des sportifs à part entière !

Totalement ! Au-delà de leurs compétences, de leur analyse, et des techniques d’arbitrages, ils ont des prérequis physiques qui sont très élevés, surtout au rugby à 7, où tout va encore plus vite qu’au rugby à XV. Les tests physiques sont rédhibitoires, s’ils ne les passent pas, ils ne sont pas invités ! Les exigences de course sont les mêmes que les joueurs et joueuses. La seule différence c’est qu’en principe, ils ne subissent pas d’impacts, mais ça arrive quand même ! (Rires). 

Il ne faut pas oublier que nous œuvrons, en tant qu’officiels de compétition, de concert avec les arbitres, dans le respect des règlements de World Rugby, de la charte Olympique, tous garants de la sécurité des joueurs et de leur intégrité physique.

J’ai ainsi un lien privilégié avec le collège des arbitres internationaux et leurs superviseurs, de par ma fonction.

Êtes-vous apte à aborder les questions de prépa mentale, gestion de stress etc ?

La gestion du stress est une préoccupation majeure, à l’approche d’une telle compétition : questions sécuritaires (risques terroristes, mouvements de panique de foule, urgence climatique…), questions sanitaires (risques de toxi infections collectives, cluster viral, …) autant de risques à appréhender dans les plans d’action sécurité secours, pour éviter tout stress individuel et collectif.

Dans mon rôle de médecin manager dans ce type de compétition, faire preuve de bienveillance envers les équipiers du dispositif, les préparer aux situations d’urgence, dans un esprit collaboratif, et faire en sorte qu’ils se sentent encadrés en climat de confiance réciproque, qu’ils réalisent que c’est un bonheur d’être acteur d’un tel évènement sportif, relève de la préparation mentale collective.

Relativement à nos interactions avec les joueurs blessés et leur staff médical, nous nous devons d’appréhender la blessure sous l’angle de la victime : « est ce rédhibitoire pour la suite du tournoi ? » si oui , nous partageons avec le médecin d’équipe une part de la gestion des réactions émotionnelles de la victime. ; dans le cas contraire est-ce qu’il y a un sur-risque de blessure et est-ce que ce risque vaut la peine d’être pris ?”. Par exemple, un joueur blessé qui se fracture le nez pendant un match classique de rugby, il a potentiellement 8 jours pour récupérer avant le match suivant, tandis que lors d’un tournoi olympique de rugby à 7, il a trois heures pour que l’on décide s’il joue le match suivant ou pas. La motivation du joueur n’est pas tout à fait la même. Une olympiade c’est tous les 4 ans. Pour la plupart d’entre eux ça sera une fois dans leur vie donc il est hors de question pour eux de rater le match suivant. Au-delà, de la coordination de la prise en charge des soins d’urgence, il faut échanger et tout ça dans le respect du règlement international de World Rugby. 

Notre rôle reste dans l’essence de l’acte médical : « Rassurer, soulager, (voire) guérir ! »

Est-ce qu’en étant membre de staff, vous vivez les matchs avec autant d’adrénaline que les joueurs ? 

Quand je regarde un match de rugby, quelle que soit l’équipe ou la nation, je n’ai pas le même regard qu’un supporter ou qu’un spectateur. Quand je vois un joueur au sol, qui ne se relève pas, mon regard est fixé sur ce joueur-là, je n’arrive pas à m’en défaire, je ne regarde plus le ballon !  

Notre attention sur les actions de jeu traumatogènes et notre concentration doivent être totales. 

Il n’en demeure pas moins que l’on n'est pas insensible à l’environnement global, aux réactions des joueurs qui peuvent nous donner des indications de faits de jeu, et aussi aux réactions du public très expressives sur les gros impacts, et collisions à grande vitesse, surtout dans un Stade de France plein à craquer et dans une effervescence totale !  

Dans notre registre d’observation et d’action, ça reste adrénaline de l’intérieur, mais dans le contrôle émotionnel et la maîtrise des procédures d’intervention, et ce d’autant plus que les matchs s'enchaînent en format Sevens Olympique toutes les 30 min. 

Qu’est-ce que vous avez le plus aimé ? 

L’ambiance au Stade de France était vraiment exceptionnelle. Ça a atteint tous les niveaux de population, y compris ceux qui ne connaissaient rien au rugby et qui rencontraient des difficultés à accrocher à ce sport au vu de sa complexité de compréhension. Même Antoine Dupont, s’en est étonné : il n’a jamais vu ça dans aucune rencontre même lors de la Coupe du Monde de Rugby à XV. Il y avait déjà une fraternité incroyable sur la phase de préparation sur les terrains d’entraînements. Tout cela était certainement dû au fait que l’édition de Tokyo a généré quelques frustrations, donc toutes les délégations avaient à cœur de retrouver les JO tels qu’ils font rêver. Quand j’ai accueilli les équipes c'était très chaleureux. Il devait y avoir la magie de Paris également. Les sportifs ont découvert Paris et sites de compétitions dans des écrins majestueux : stade de France dans son plus bel « apparat olympique », stade nautique de Vayres sur Marne, grand Palais et Château de Versailles majestueux, place de la Concorde travestie en city stade, autant de sites incroyables ! Moi-même je n’ai pas reconnu Paris !  

Enfin, le rugby à 7 est un sport jeune dans les Olympiades. La discipline est arrivée en 2016 à Rio, bon le Brésil, ce n’est pas une nation de rugby donc c’était dans un stade annexe ; à Tokyo c’était la période Covid.... Finalement c’est la première fois que la compétition se tient dans un continent avec une forte culture rugby. Toutes les nations étaient présentes pour la fête du rugby dans l’olympisme, c’était assez magique. Puis il y a la magie de la mise en scène avec des animations qu’a découvert le grand public. Dans les tournois de rugby à 7, c’est très festif et familial.  

Je ne pensais pas qu’il y aurait un tel engouement et une telle effervescence. Je pense qu’on n'était pas nombreux à s’attendre à vivre ce que l’on a vécu, que ça soit professionnels, bénévoles ou spectateurs et supporters de sport. Je dis supporters de sport car pendant toute la période il n’y avait que des supporters de sport car chacun supportait sa nation mais également celle des autres. 

J’ai senti énormément de fraternité, de solidarité et de bienveillance entre tous. 

La mobilisation des bénévoles m’a également beaucoup touché. J’ai eu un peu peur au début car j’ai dû composer avec des personnes que j’ai rencontré le jour J. Mais leur implication et leur capacité à s’adapter m’a vraiment marqué. Engager sa responsabilité sur un événement comme celui-ci n’est pas à prendre à la légère ! Ils ont vraiment été remarquables. C’est la première fois que je vois autant de bénévoles sur une compétition internationale. Ça a été vraiment un plaisir de les manager, ils ont tous su apporter leur enthousiasme, leur altruisme avec une énergie décuplée et le sourire aux lèvres.  

Enfin le contact avec toutes les nations dont on a partagé les émotions tout au long du tournoi !  

Qu’est-ce que cela vous a apporté personnellement ? 

Ça m’a apporté beaucoup de plaisir à travailler sur un dispositif aussi singulier : 

D’une dimension extraordinaire : stade de 70000 personnes (en configuration JO Paris 2024) plein pendant 6 jours de compétitions 

À caractère international : anglais et français langues officielles 

À forte participation de bénévoles.  

Une rigueur dans l’organisation : timing précis des tâches de briefing d’équipes, élaboration de protocoles de prise en charge 

Un travail sur la forte adaptabilité nécessaire à la fonction :  au bout de 5h de poste de travail, je changeais d’équipe, donc il fallait réitérer accueil, consignes de tenue et de comportement, briefings techniques !  

C’est une expérience vraiment unique, qui apporte beaucoup en termes de dépassement de soi, au service d’une mission collective : dans l’esprit rugby en fait !  

Également la nécessité d’être ultra positif pour mettre en confiance le personnel, le temps d’adaptation pour eux est très très court, par exemple, les secouristes arrivent 2h avant le coup d’envoi. Dans ce laps de temps, il faut les mettre en confiance et suffisamment les briefer pour que tout soit optimum.  

Aussi, arriver à être dans la gestion émotionnelle, comme je le disais, l’environnement est plein d’effervescence, l’équipe de France masculine gagne, ils sont champions olympiques mais derrière il y a d’autres matchs, pas que la France. Il faut de la maîtrise face aux autres équipes aussi. J’ai un rôle officiel, il me faut être bienveillant et neutre.  

Enfin, de l’expérience internationale. Ce vécu renforce les liens internationaux. J’ai eu la chance d’être sur le circuit de SWS pendant 5 ans et de vivre ces événements-là ça crée des liens plus intenses et qui font que quand on se retrouve après plusieurs années, on a ce vécu commun.  

Avez-vous un blues des JO ? 

Non je ne dirais pas ça car j’ai une activité professionnelle qui ne m’a pas laissé d’autre choix que de passer vite à autre chose donc je n’ai pas eu le temps. C’est passé très vite ! Même si c’était dense (3 semaines avec 5h de sommeil par nuit). On m’avait proposé de faire le rugby fauteuil mais je ne me sentais pas de prolonger de 2 semaines supplémentaires donc je n’ai pas répondu favorablement... Je l’ai clairement regretté car, en devenant le bon français supporter, j’ai été absolument séduit par le niveau de performance des para-athlètes. La boccia, j’avais un a priori et j’ai été happé, admiratif du niveau de précision et de performance. Les épreuves de para-athlétisme, nous ont fait la démonstration de l’incroyable capacité d’adaptation de l’être humain, montrent que tout est possible, que la résilience mène à l’extraordinaire. 

Petite frustration ressentie en quittant le Stade de France, pour laisser place à la grande scène de l’athlétisme, après les tournois de rugby, de voir tous ces athlètes s'entraîner sur le site, et ne pas les voir en compétition.  

J’ai suivi les JPOJ devant mon poste de télévision et me suis vraiment dit à la fin que j’avais raté un truc. Je n’avais pas pris la mesure de ce que c’était, de ce que représentait le parcours de vie de chacun de ces para-athlètes : respect et admiration. Ils sont inspirants. Pour moi le paralympisme est allé au-delà de l’olympisme, mais sinon c’était vraiment une expérience inoubliable.  

On vous verra en 2028 ?

Oui oui, si World Rugby me sollicite  j’y retourne. Je suis totalement enthousiaste à l’idée de reparticiper aux Jeux Olympiques et Paralympiques.

Est-ce que vous avez une anecdote drôle à nous partager pendant les JO ? 

Il y a un arbitre qui s’est fait plaquer par un joueur au bord d’un ruck devant la ligne car l’arbitre avait les mêmes couleurs de chaussettes que l’équipe adversaire, donc le joueur qui l’a plaqué s’est repéré à ça ! Heureusement il ne s’est pas fait mal ! 

Ensuite, il y a 7 ans, lorsque le staff actuel est arrivé, lors d’une réunion, Jérôme Daret (NDLR : Manager principal de l’équipe de France masculine de rugby à 7) a fait un sondage au début de la saison pour connaître les ambitions et objectifs autour des JO. Joueurs et membres de staff ont répondu sur un bout de papier. On a fait le tour des réponses et Jérôme était le seul à avoir répondu “gagner les JO en France”, quand pour la plupart c’était “Y’aller, voir comment ça se passe et y participer”. Très peu avaient dit “Avoir une médaille” et encore moins “avoir la médaille d’or”. Ce moment-là a résonné en moi quand ils ont gagné. C’est l’influence positive de quelqu’un qui met les moyens dans l’objectif et qui veut y croire, alors qu’il y a 7 ans, l’équipe était 12ème au classement mondial. En plus, quand on a le scénario parfait qui se termine par battre les doubles champions olympiques en titre, invaincus dans toutes les rencontres des JO (NDLR : l’équipe fidjienne), c’est encore plus beau !

- Derrière les Jeux - avec Éric ZELENAI, Bénévole de Paris 2024

Le nouveau président du Comité Départemental du Sport Adapté, élu au CDOS Gironde et bénévole dans plusieurs manifestations sportives, nous raconte son vécu en tant que bénévole aux Jeux Olympique 2024 au sein du Matmut Atlantique.  

Pourquoi avez-vous voulu être bénévole pour ces Jeux de Paris 2024 ? 

J’ai déjà fait plusieurs manifestations en tant que bénévole. C’est une chance d’avoir les Jeux en France, la dernière fois c’était il y a 100 ans, et encore plus d’être dans une ville qui accueille une discipline (NDLR : le football). Donc c’était l’occasion de voir le monde olympique ! 

Pourquoi avez-vous décidé d’être bénévole ? 

Parce que je me suis retrouvé à ne plus pouvoir travailler. Il n’y avait pas 36 solutions. Ou je restais chez moi devant ma télé, ou je faisais quelque chose qui me plaisait en faisant du bénévolat. Je m’y suis pris et depuis, j’en fais tout le temps. 

A quels Jeux avez-vous participé ? 

On était un groupe de 6 bénévoles appartenant au Comité Département du Sport Adapté avec nos encadrants et nous n’avons participé qu’aux Jeux Olympiques à Bordeaux. Nous souhaitions faire également les Paralympiques à Paris, mais malheureusement cela n’a pas pu être possible. 

Et aux Jeux Paralympiques vous auriez eu une discipline préférée ? 

Non peu importe le sport, je n’avais pas de préférence. 

Aviez-vous déjà été bénévole pour une manifestation sportive auparavant ? 

Oui, j’ai été bénévole pour les deux Coupes du Monde de Rugby en France (2007 au stade Chaban Delmas et 2023 au stade Matmut Atlantique). J’ai également été bénévole aux Championnats du Monde du sport adapté, les Global Games, l’année dernière à Vichy. J’ai également fait du bénévolat en tant que stadier pendant 15 ans au Stade Rochelais.  

Quelles ont été vos tâches en tant que bénévole aux JO et dans vos autres manifestations ? 

Aux JO, la première journée, j’étais à l’entrée d’une partie des tribunes, puis je suis passé à l’entrée pour scanner les billets. Aux Coupes du Monde de rugby également. 

Quel est votre plus beau souvenir ? 

Mon plus beau souvenir et qui est le plus important, c’est le dernier match à Bordeaux, le quart de finale entre la France et l’Argentine : il y avait une ambiance incroyable, le stade était plein, c’était vraiment très fort à vivre. Tout s’est vraiment bien passé ! A la fin des matchs on retournait aux portes pour faire sortir le public et il y avait une ambiance extraordinaire, les gens se tapaient dans les mains etc... On avait un local, qui était un des salons du stade, ce qui était bien c’est que tranquillement on faisait rentrer les personnes dans le stade puis on allait dans ce salon où on pouvait voir les matchs. J’ai également retrouvé pendant le bénévolat aux JO, des personnes avec qui j’ai été bénévole pendant la coupe du monde de rugby, les mêmes agents de sécurité également donc c’était vraiment une bonne ambiance partout ! 

Qu’est-ce que cela vous a apporté dans votre vie de bénévole ?  

Participer aux JO c’est quand même fort, on ne peut pas faire plus haut je pense ! C'est un peu compliqué de faire mieux. Mais on est en liaison avec une personne de la Fédération de Sport Adapté qui s’occupe de ça et qui va nous orienter s’il y a de nouveau de grandes manifestations.  

Vous avez un petit blues ? 

Oui un petit, c’était vraiment sympa. Il y avait vraiment une différence entre les Jeux et les autres manifestations que j’ai faites. Notamment au niveau des sponsors où la direction des bénévoles était plus stricte et rigoureuse qu’à la Coupe du Monde de Rugby par exemple. Mais pour l’ambiance c’était aussi extraordinaires les unes que les autres. 

Vous souhaitez participer aux Jeux de 2028 ?  

Pourquoi pas ! Je parle un peu anglais donc ça peut le faire (rires). Mais dans le sport il y a toujours moyen de se comprendre ! Si je peux recommencer les JO c’est avec plaisir. En plus il y a ceux d’hiver en 2030 qui s’annoncent dans les Alpes !   

- Derrière les Jeux - avec Lucie SCHOONHEERE, Prodige du skate

La jeune championne de France 2023 de 14 ans nous parle de sa découverte et passion pour le skate ainsi que des anecdotes sur son passage aux Jeux Olympiques 2024 ou la benjamine de l’équipe de France termine 11ème.  

Quand et comment as-tu commencé le skate ?  

J’ai commencé le skate entre mes 6 et 7 ans. Je voyais mon grand-frère en faire donc j’ai essayé aussi ! On a fait ça ensemble en quelques sortes (rires). Ça fait à peu près 2 ans que je suis à haut niveau et que je participe à des championnats du monde. 

Et quel est ton meilleur résultat ?  

J’ai fini 10ème en championnat du monde où on est séparé filles et garçons mais sans niveau d'âge. (NDRL : Lucie est aussi la championne de France 2023) 

Quelles sont les qualités requises pour ton sport ? 

Il faut de la rigueur et de la discipline, ça c’est sûr. Il faut aussi de la persévérance et être super perfectionniste car si tu ne l’es pas c’est compliqué ! Il faut que ça soit le mieux exécuté possible. 

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ce sport ? 

Ça me canalise beaucoup et il y a beaucoup de sensations. 

Comment tu arrives à gérer ton adrénaline ? Est-ce que tu as un petit rituel ? 

Je n’ai pas vraiment de rituel mais c’est vrai qu’il y a beaucoup de stress. On sait à peu près ce qui marche sur nous au moment voulu. Et moi, ça dépend du moment, c’est au feeling. 

Tu n’as pas de stress devant ta famille ?  

Ce sont des échéances et des compétitions qui se passent loin, ils ne peuvent pas toujours venir. Je suis entourée d’autres rider et des entraîneurs. Et vu qu’il n’y a pas encore de compétitions en France car il n’y a pas encore de bonnes infrastructures, ils viennent me voir quand ils peuvent !  

Est-ce que tu as un sportif ou une sportive qui t’inspire dans ta discipline ou non ? 

J’admire beaucoup les personnes qui réussissent mais je n’ai jamais vraiment eu d’idole. 

Quel est ton plus beau souvenir aux Jeux Olympiques ? 

Quand j’ai réussi à passer mon run aux Jeux. C'était pas mal de soulagement parce j’ai attendu 2 ou 3 ans pour savoir si je pouvais y aller. J’y suis allée et il fallait que je montre que j’avais ma place. C’était super important pour moi de passer ce run. 

Et tu n’as pas eu trop de stress pendant ces Jeux ? 

Si quand même. C’est super différent par rapport aux pays où il n'y a personne que tu connais dans les gradins. Là c’était en France, il y avait 7 000 français à la Concorde. Et puis c’était devant ma famille. Mais je ne les ai pas vu, il y avait trop de monde ! 

Qu’est-ce qui a été le plus dur dans ces JO pour toi ?  

Je suis allée aux Jeux avec une entorse, que j’avais accepté il n’y avait pas de soucis, mais je me suis faite mal à l’un des derniers entraînements pendant les JO sur le skate Park. Je suis retombée sur l’entorse et je me suis fait une talonnade. C’était un peu compliqué, les kinés ne me l’ont pas dit sur le moment mais ils ne pensaient même pas que j’allais pouvoir participer mais ça s’est bien passé. J’ai eu très mal pendant ma performance j’avais du mal à monter sur la plateforme. Donc j’ai dû accepter que je ne ferai pas la performance voulue mais on a continué d’y croire et j’ai fini 11ème, j’ai gardé le mental.  

Tu arrives à l’avoir ce mental dans la vie quotidienne ou c’est vraiment dans le sport ?  

Oui c’est vraiment dans le sport, dans la vie de tous les jours il faut arriver à tenir une certaine rigueur c’est compliqué parfois, mais je suis motivée donc il n’y a pas de problème. Vu que je suis hyper perfectionniste, ça me tire vers le haut, ça m’énerve encore plus donc j’ai encore plus envie d’y arriver.  

Qu’est-ce que tu penses que ta participation à ces JO va t’apporter ?  

Ça m’a apporté de l’expérience pour performer correctement pour les JO de Los Angeles que je compte bien faire ! 

Et comment ça se passe pour être sélectionné en 2028 ?  

Ça se passe 2 ans avant les Jeux. D’abord c’est basé sur un circuit de qualification ou les pays peuvent présenter un certain nombre de riders, mais pour l’instant on ne sait pas encore combien la France va en avoir. Puis il va y avoir une deuxième phase de qualification avec 44 riders et il faut être dedans pour, peut-être, être sélectionné. 

À quel moment tu as su que tu allais participer à Paris 2024 ?  

Je l’ai su au tout dernier moment, un mois avant je crois, parce que les qualifications se sont terminées super tard et si tu n’es pas dans le top 20 mondial tu n’es pas sûr d’y aller.  

Et est-ce que maintenant que c’est terminé tu as un blues des JO ?  

Non pas du tout, je suis contente que ça soit passé et je suis toujours motivée pour la suite !  

- Derrière les Jeux - avec Romain RAMALINGOM-SELLEMOUTOU, Para-tireur

Le Champion du monde et recordman de France en 2018 et médaillé de bronze aux championnats du monde 2019 en pistolet 10 mètres, nous partage sa passion pour le tir et ses anecdotes pendant les Jeux Paralympiques de Paris 2024 où il termine 17ème. 

Quand avez-vous commencé le para-tir ? Où et Comment ? 

J’ai découvert le tir quand j’avais 14 ans, mais le tir au pistolet j’ai vraiment commencé la pratique fin 2016. À l’époque je vivais en Auvergne, à Montluçon, c’était dans un club juste à côté, le Rex club Domératois, et c’est dans ce club que j’ai fait mon apprentissage dans le para-tir au pistolet 

Était-ce par passion ou une découverte ? 

C’était par passion du tir mais par obligation de devoir arrêter la carabine car la position que j’avais me blessait beaucoup plus qu’autre chose et comme je ne voulais pas arrêter le tir, les copains du club, notamment mon meilleur ami, m’ont poussé à essayer le pistolet. A la base c’était un pur loisir, je n'avais aucune prétention quelconque et ça a été très vite, en 1 an de tir je suis passé de tout débutant à finaliste en coupe du monde en Croatie au pistolet 25m. 

Quelles sont les qualités requises pour cette discipline ?  

Comme dans beaucoup de sport il y a la rigueur, qui est quelque chose de fondamental, surtout que nous sommes un sport de répétition donc il faut vraiment s’appliquer à construire un geste qui soit le plus automatisé et répétable possible car notre but, lors d’un match de 60 coups, est de faire le plus de 10 possible. Pour ça il faut vraiment un geste régulier, performant. Il faut vraiment construire la régularité avec la performance. Ce n’est pas forcément une histoire de confort mais une histoire de “qu’est-ce qui peut marcher pour faire de la perf ?”. Pour cela, ce sont à la fois des aptitudes physiques, avoir une bonne proprioception, un bon équilibre, une bonne stabilité, une bonne endurance, un niveau cardiaque relativement faible ça peut aider, car plus les battements du cœur sont lents, moins on tremble, sachant que pour nous les tremblements sont quelques choses de très déterminants. Sur le plan mental, la gestion du stress et des émotions. C’est un sport qui n’a rien à voir avec les autres parce qu’il n’y a pas de concurrence directe quand on fait notre match. On est tous sur le même pas de tir, on sait ce que nous on fait mais on a aucune idée de ce que font les autres, donc on ne peut pas se comparer, sauf en jetant un coup d’œil rapide au tableau des scores, s’il y en a un. C’est vraiment un match avec et contre soi. 

Quelles sont les différentes distances de tirs ? 

Il y a le 10 mètres avec un pistolet à air comprimé qui envoi des plombs comme à la fête foraine de calibre 4.5. Il y a le tir à 25 mètres avec un pistolet de catégorie B (arme à feu) semi-automatique avec un chargeur de 5 coups. Il y a aussi du tir à 50 mètres, avec une arme de catégorie B aussi mais cette fois ci mono-coup (lorsque l’on a tiré une balle on doit recharger l’arme manuellement) de calibre 22.  

Quelle est la taille de la cible aux différentes distances ? 

A 10 mètres, le 10 fait 11mm de diamètre, à 25 mètres et 50 mètres il doit faire 2.5cm. 

En terme financier que représente une saison ? 

À haut niveau c’est du temps plein, nous ne sommes pas payés pour ça. On est détecté pour pouvoir représenter la France mais sans pour autant être payé. Si on veut poursuivre il faut faire preuve d’abnégation et ça représente énormément de temps, entre 15 et 40 heures par semaine si ce n’est pas plus. On doit se démultiplier, déjà que moi il me manque un morceau, mais si je me coupe en deux ça va être compliqué ! (Rires). Ça a également un coût. Une saison complète ça représente plusieurs dizaines de milliers d’euros. Les armes aujourd’hui ça a pris une claque notamment depuis le covid, j’ai acheté mon premier pistolet 25 mètres neuf il devait être à 1635€ en 2018, aujourd’hui c’est 1000 € de plus. Les sponsors que l’on a en général sont des équipementiers de tir, des munitions, armes. Dans certains pays des marques de sports types Adidas sont partenaires, mais pas en France. 

Les compétitions sont-elles toujours en intérieur ?  

Ça dépend, à 10 mètres en général c’est en intérieur. Par contre à 25 et 50 mètres ça peut être les deux. Par exemple à Châteauroux, pour les Jeux, les matchs pour les qualifications étaient en semi indoor/outdoor (là où sont les pas de tir, on est couvert, mais les cibles sont découvertes). Mais pour les finales, l’ensemble était en intérieur donc il n’y a pas d’impact sur le vent ni sur la luminosité (un gros changement de luminosité, visuellement, ça a un impact car plus il va y avoir de lumière plus l’impression visuelle va donner l’impression que le centre de la cible est petit et plus il fait sombre, plus on a l’impression que le 10 est gros du coup on est obligé d’adapter les réglages de l’arme)  

Qu’est-ce que vous aimez le plus dans votre discipline ? 

J’aime tout ! Même s’il y a des épreuves dans lesquelles je suis moins performant, mais ce n’est pas parce que je suis moins performant que je ne les aime pas. J’aime le tir en général, même à la carabine, le tir au plateau. J’aime toutes les pratiques car je trouve qu’elles apportent beaucoup pour soi sur le développement personnel et sportif.  

Quelle est votre distance de prédilection ? 

Le 25 mètres. 

Comment gérer vous le stress, les grosses montées d’adrénalines lors des compétitions ? 

Ça dépend beaucoup des personnes. Pour ma part je travaille beaucoup sur “qu’est-ce qu’une compétition ? Qu’est-ce qu’un enjeu ?” etc.…. Par exemple pour les Jeux, on n'a pas arrêté d’avoir des discours ambivalents, d’un côté on nous disait “C’est la même cible, la même distance, la même arme, tout est pareil”, de l’autre on nous disait “Oui, mais c'est les Jeux !”. Je mettais un peu ça de côté, pour moi c’était vraiment une façon de tirer comme une autre, avec un enjeu important, forcément c’est un match, mais je ne me suis pas rajouté de pression parce que c’étaient les Jeux. Du coup j’ai bien réussi à intégrer tout ça et quand je suis arrivé sur le pas de tir au moment de l’épreuve, honnêtement je n’avais pas de stress ni de pression supplémentaire, je me sentais vraiment bien. J’arrivais à me concentrer sur ce que j’avais à faire. J’ai plus ou moins réussi, j’ai eu plus ou moins de réussite et de chance mais sur l’aspect mental j’ai vraiment eu une très bonne surprise personnelle en me disant que j’ai réussi à super bien appréhender ces Jeux Para.  

Le fait que ça soit à Paris il n’y a pas eu de pression supplémentaire ?  

Même pas ! En plus quand j’ai fait le match de qualification il y avait les gradins 15 mètres derrière nous, avec la famille et les amis qui étaient présent, j’avais une vingtaine de personnes qui étaient venues pour m’encourager. C’était plus motivant. Je pense que j’ai vraiment réussi à m’en servir comme une force supplémentaire mais sans la pression de me dire “il faut que je réussisse, il faut que, il faut que” etc.…. J’ai vécu ces Jeux de la façon dont je pouvais les vivre et au moment où j’ai vu que le match était terminé et que je n’étais pas en finale, forcément très déçu de la performance que j’ai faite, mais quand je me suis retourné et que j’ai vu que tous mes proches avaient le sourire jusqu’aux oreilles, et qui pleuraient de joie, je me suis dit “J’ai réussi mes Jeux, ils sont contents c’est ce qui compte”. Il faut savoir relativiser les choses, c’est sûr qu’on fait énormément de sacrifices pendant des années pour se préparer à cette échéance là, mais de se dire que notre vie en dépend pour certains ça peut être serveur. Moi ça m’a plus souvent porté préjudices qu’autre chose. Je m’en suis rendu compte et je me dis “Tant que le tir j’y arrive c’est bien, je me donne à fond, si un jour je sens que ça fonctionne plus j’arrêterai” mais ce n’est pas parce que j’arrêterai que ma vie s’arrêtera, au contraire je sais que j’ai un travail, des amis, une famille, j’ai tous ces éléments là-derrière que je n’ai pas envie de mettre de côté. Par contre oui une préparation ce sont quand même quelques sacrifices, quelques compromis qui ne sont pas toujours évident à prendre. L’avantage c’est que mes proches comprennent la situation. Ils comprennent aussi les enjeux de participer aux Jeux, j’ai un vrai soutien, c’est génial.  

Y’a eu une époque, quelques années en arrière, j’avais une copine qui me soutenait dans ma pratique. Mais un jour j’étais revenu d’un stage blessé physiquement, complètement perdu sur ce que j’allais pouvoir faire, et elle m’a dit “te prends pas la tête c’est juste du tir”. Mais moi, ce n’était pas ce dont j’avais besoin d’entendre. Et elle ne comprenait pas que je me mette dans cet état là pour cette pratique pour les enjeux qu’il y avait derrière. Sur le moment y’avait un soutien que j’espérais que je n’avais pas eu et c’est compliqué.  

Quel est le souvenir qui vous a le plus marqué dans votre carrière ?  

Pendant ces Jeux, ça a été un vrai moment de partage avec mes proches que je n’oublierai jamais, des bisous, des câlins, des larmes, c’était génial. En termes de perf, quelque chose d’un peu extraterrestre. C’était une coupe du monde qu’il y avait eu en 2018 à Châteauroux, et il y avait une épreuve où ma mère et mon grand-père souhaitaient venir me voir et je leur avais dit “Venez pour telle épreuve il va se passer quelque chose !” Alors que je n’en avais absolument aucune idée. La veille de l’épreuve je me retrouve totalement bloqué, malaise vagal à cause des douleurs que j’avais aux cervicales et le lendemain matin en me réveillant je me dis “Bon je vais peut-être devoir abandonner” parce que j’étais toujours bloqué et dans la douleur. J’arrive, pas super en forme et en regardant le pas de tir y’a une pensée qui m’est venue spontanément “de toute façon les autres ils auront beau faire ce qu’ils veulent, je suis imprenable !”. Ce jour-là, je fais médaille d’or et record de France ! Je pense que pour tous les sportifs de haut niveau, pour atteindre ce haut niveau il ne faut pas s’arrêter à la première barrière. Mais pas que dans le sport, le meilleur cuisinier du monde, le meilleur pâtissier, ce ne sont pas des sports reconnus mais le gars, pour arriver meilleur, il est obligé de s’investir à fond et de repousser toutes les barrières. 

Qui est la personnalité qui vous inspire, sportif ou pas ?  

Je pense à celui qui m’a amené à faire du tir au pistolet. C’est le père d’une copine. La première fois qu’on s’est vu, c’est comme si on se connaissait depuis toujours.  On a noué un lien très fort dès le départ, on s’est retrouvé à travailler ensemble, où il était mon responsable direct. On allait à la salle de sport ensemble. On allait au tir ensemble. On vivait ensemble en fait. Quand on se parle on n'arrête pas de se donner des surnoms stupides, moi je l’appelle “mon vieux pépé qui pue”. Et quand j’ai terminé mon épreuve, aux Jeux, il y a eu 3 personnes devant lesquelles je me suis effondré en larmes : ma mère (grâce à qui je fais du tir et que je remercie vraiment pour absolument tout ce qu’elle a fait), ma compagne qui était présente, et “mon vieux pépé qui pue”. Pour la première fois, tous les deux, on a ouvert nos cœurs et ça a été un moment extrêmement fort.  

Qu’est-ce qui a été le plus dur pendant ces Jeux Paralympiques ?  

Pendant mon épreuve, le jour J, il y avait beaucoup de choses que je faisais bien mais qui ne payaient pas. Quand on a l’affichage des scores qui s’affiche aux moniteurs, ça se compte au dixième de point. Je voyais beaucoup de 9.8, 9.9, donc très très proche du 10, mais ça ne payait pas. C’était très frustrant. Et ce qui m’a beaucoup embêté, c’était que dans mon champ de vision, sur le pas de tir à côté de moi, j’avais un tireur hongrois, et pendant la partie vitesse de l’épreuve au pistolet 25m, il y a eu un incident de tir. Après la première balle tirée, il restait encore 4 balles dans son chargeur mais il a eu un problème avec son arme. Au lieu de poser son arme, en sécurité sur sa table de tir, de lever la main opposée pour appeler les arbitres, il a pris son arme et l’a secoué dans tous les sens. Moi j’étais juste à côté et je me suis dit “S'il se passe quelque chose, que ça soit pour lui, pour moi ou peu importe ...”. En vitesse, il y a le chrono à prendre en compte qui est le même pour tout le monde, l'espace d’un instant quand je voyais ce qui se passait à côté de moi je me suis dit “bon ok super” j’ai vu les points que je perdais à cause de ça et je savais que la finale allait être compliquée, mais on ne lâche pas ! Je me suis vraiment donné le plus possible sur la suite mais avec cet état de colère.... Il s’agit d’une arme, c’est dangereux en fonction de l’utilisation que l’on en fait. Ce qui m’a embêté c’est que les arbitres n’ont rien dit, mon coach ne l’a pas signalé et en plus de ça, sur la série d’après, les arbitres étaient venus voir les problèmes que rencontrait le tireur, mais c’était juste à côté de moi, ils mettaient des coups dans mon pare-balle sans faire exprès.  

Est-ce que vous pensez que ces JP ont été différents des précédents ?  Que quelque chose s’est déclenché autour de la vision du sport handicap ?  

Les Jeux de Londres (en 2012) ont été un vrai exemple de diffusion. Nous, ça nous avait déjà un petit peu touché, mais la première raison c’est aussi le fuseau horaire. Par la suite, il y a eu Rio (en 2016) où ça a été une catastrophe dans tous les sens, ensuite Tokyo (en 2021), qui a été bien géré mais avec le Covid et le fuseau horaire....  Là ce qui a aidé c’est que ça soit à domicile. Toutes les chaines de diffusions se devaient d’en faire autant pour les JP. À voir ce que ça va donner sur les prochaines Olympiades et Paralympidades, sachant que la prochaine c’est Los Angeles (en 2028), avec toujours ce problème de fuseau horaire pour le suivi des épreuves et après Brisbane en Australie (en 2032), donc même soucis. Est-ce qu’il y aura les mêmes types de résumés, les mêmes durées pour les deux ? Et pour l’engouement général, honnêtement j’espère mais je n’y crois pas.  

Vous ne pensez pas qu’il peut y avoir une nouvelle vision des sports para ? 

Sur la vision individuelle oui (des parents qui ont des enfants avec un handicap etc.). Mais sur la vision médiatique, malheureusement, je ne pense pas. Par exemple, là depuis les Jeux, quand on regarde les résumés des différents résultats sportifs, on ne parle plus des sports para. Plus personne n’en parle.  

Est-ce que vous avez un blues des JP ?  

J’étais content que ça se termine. J’étais content de les vivre mais aussi content que ça se termine. Ça représentait une épreuve, surtout sur ces derniers mois, extrêmement intense, énergivore, je n’en pouvais plus, même là je suis encore bien fatigué parce que depuis les Jeux je n’ai pas eu de vrais moments de pause car j’ai repris le boulot. J’attends la fin de semaine avec une très grande impatience parce qu’enfin je vais avoir une vraie semaine de congés. Je me suis réservé un coin perdu en France où y’a rien ni personne pour essayer de me ressourcer. J’étais vraiment content que ça se fasse, de les vivre, mais aussi que ça se termine. C'est une belle expérience et maintenant on avance pour la suite !  

Rendez-vous en 2028 ?  

On va essayer (Rires). En tout cas je vais tout faire pour.  

Comment se passe les qualifs ? 

Les compétitions donnent accès à ce que l’on appelle des quotas, elles ouvrent environ 2 ans avant les Jeux. Pour gagner un quota, c’est une histoire de place mais pas de 1er, 2ème ou 3ème. Par exemple si on arrive 4ème et que les trois premiers ont déjà leur quota, c’est le 4ème qui l’obtient etc.….  

Quelles sont vos futures échéances ? 

Normalement, si on fait les compétitions internationales du calendrier 2025, il doit y avoir une coupe du monde aux Emirats en février, une coupe du monde en Corée qui doit être en avril, des championnats du monde en juin en Inde, un grand prix en Allemagne et peut être en France, mais je ne me souviens plus des dates, et un championnat d'Europe qui devrait se tenir en août ou en septembre mais on ne sait pas encore où.  

Est-ce que vous avez quelque chose à rajouter ? Une petite anecdote marrante ? 

En 2019 quand je fais la médaille de bronze aux championnats du monde, c’était une épreuve où j’arrive sur le pas de tir avec une autre tireuse et un autre entraineur de l’époque. 5/10 mins avant le début des épreuves on n’arrêtait pas de se raconter des blagues, on était mort de rire sur le pas de tir, on en pleurait tellement on n’en pouvait plus et un moment on entend “Athlètes à vos postes”, nous on était encore morts de rire. Je commence un peu mal mon match, sur la suite ça va un peu mieux mais je ne suis pas content de ce que je fais. À la fin du match, je vois mon entraineur et le responsable des équipes de France qui agitent un petit drapeau France en me regardant. Moi la première chose que je leur dis c’est “Qu’est-ce que vous avez à vous moquer de moi encore bande d’idiots ?”. Et là ils me disent “mais c’est toi l’idiot, regarde le tableau tu es 3ème !” (Rires) 

Vous n’aviez pas vu ? 

Ah non je n’étais vraiment pas content de moi, je savais que je n’étais pas très loin, que je devais être dans le top 5, mais pas sur le podium. Donc je vois le panneau d’affichage, qui était vraiment à l’autre bout de la salle, je suis le seul à avoir un nom à rallonge qui se termine par “...” tellement il est long, et du coup je vois la ligne qui sépare les médaillés des autres tireurs et je vois le nom à rallonge au-dessus de la ligne à la 3ème place.  

À vos agendas ! Formations du CDOS Gironde - Octobre 2024

Au mois d'octobre, 2 formations gratuites et ouvertes à toutes et à tous sont proposées.

Paris 2024 : nos résultats girondins !

 

Bravo à tous les athlètes girondin·e·s ayant participé aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

On a vibré avec eux, on espère les revoir en 2028 !

En attendant, voici les résultats pour chaque sportif·ve.s licencié·e·s en Gironde !

Maison Sport Santé CDOS Gironde

Pourquoi ?

Découlant d’un besoin identifié par le Ministère chargé des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, et le Ministère de la Santé, l’habilitation Maison Sport Santé a vu le jour dans le but “d’accompagner et conseiller les personnes souhaitant pratiquer une activité physique et sportive à des fins de santé, de bien-être, quel que soit leur âge”. 

Les objectifs de la Maison Sport Santé du CDOS 33 sont de : 

Pour qui ? 

Ainsi, la Maison Sport Santé CDOS 33 prend en charge : 

Le + de la Maison Sport Santé CDOS 33 : la cartographie Sport Santé 

Dans le but de faciliter l’orientation des bénéficiaires vers des structures sportives adaptées à leurs besoins, une cartographie répertoriant les structures sportives proposant du Sport Santé et du Sport sur Ordonnance (référencé par le dispositif PEPS) a été réalisée, et présentée ci-dessous. 

Signal-sports - signaler les violences dans le sport

Que vous soyez victimes, témoins, confident, vous pouvez briser le silence !

Mise en place depuis 2019 dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre les violences dans le sport déployée par le ministère des Sports et des Jeux Olympiques et Paralympiques, la plateforme Signal-Sports permet de recueillir tous les témoignages de victimes de violences sexuelles, physiques et/ou psychologiques, de propos sexistes, d’emprise, de maltraitances, mais aussi les situations de complicité ou de non-dénonciation, dans le champ sportif.

Le ministère a lancé le 26 février une campagne de promotion de ce dispositif, afin que le plus grand nombre de personnes puissent en avoir connaissance et y recourir en cas de nécessité.

Nous vous invitons à télécharger et à relayer le kit de communication auprès de vos licencié.e.s qui comprend :

Pour que les violences cessent contactez signal-sports@sports.gouv.fr ou directement l’antenne girondine : dsden33-sdjes-bal-alerte@ac-bordeaux.fr

Rencontre avec Clément Clavaud-Paul, para surfeur, pour qui le plaisir est le premier des objectifs sportifs !

Vice-champion du monde de para surf, Clément Clavaud-Paul se prépare pour Los Angeles 2028 avec détermination ! Le surf pour lui, c'est avant tout du plaisir et du partage, et ce même si c'est un sport individuel ! Le CDOS Gironde est derrière lui et ne doute pas que sa motivation et son travail le mèneront vers ses objectifs !

Quand as-tu commencé le surf et où ? Comment es-tu venu à pratiquer cette discipline ?

J’ai commencé à surfer sérieusement en 2019 à Carcans, d’ailleurs je suis licencié au Carcans Ocean Surf Club depuis 2019. C’est des amis qui m’ont fait essayer et j’ai accroché car j’adore tout ce qui touche à l’océan. Il faut savoir que j’ai fait des études en océanologie et le fait d’habiter proche de l’océan me donne envie de surfer. Ça procure du bien-être et ça pousse à aller à l’eau !

Où en es-tu aujourd’hui dans ton parcours ? Quels sont tes derniers titres ?

Aujourd’hui j’ai deux objectifs : me requalifier en équipe de France pour faire les championnats du monde et devenir champion de France dans ma catégorie. Les championnats de France de 2023 à Biarritz ont été annulés et ça a reporté mon objectif. Je travaille beaucoup pour atteindre mes objectifs.

Mes derniers titres ont été obtenus en 2022. J’ai été vice-champion du monde par équipe aux championnats du monde de para surf en Californie en 2022. Dans ce même championnat mais en individuel cette fois, je termine 5ème de ma catégorie (Stand 1). Je suis super content de ces résultats ! Toujours en 2022, je termine vice-champion de France de ma catégorie. J’ai également fait l’Open para surf d’Anglet et j’ai terminé 3ème et 2ème (sur deux compétitions).

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton sport ?

Ce que j’aime le plus dans mon sport c’est les sensations ! J’aime être en osmose avec l’océan et toutes les sensations qui vont avec : le départ dans une vague, l’anticipation, ressentir les éléments…

C’est un sport individuel mais ce que j’adore c’est de partager les vagues et surfer avec mes amis.

Quel est ton plus beau souvenir dans ce sport ?

Il y en a eu beaucoup des bons souvenirs ! Mais s’il faut en choisir un je dirai les championnats du monde de Californie où on termine vice-champion du monde par équipe en 2022. C’est le fruit du travail, et participer à cet événement c’était nouveau pour moi, c’est un très beau souvenir.

Pour surfer, je voyage beaucoup et j’adore découvrir différents spots de surf dans le monde, notamment la Martinique. Le fait de croiser des animaux (baleines, phoques, dauphins..) lorsqu’on surf c’est toujours sympa et c’est des beaux moments !

As-tu été inspiré par une sportive ou un sportif ?

Oui complètement, il y a une sportive qui m’inspire dans le para surf et c’est Bethany Hamilton. C’est une surfeuse qui a perdu son bras à l’âge de 13 ans à cause d’un requin à Hawaii, et elle a continué le surf à un bras. Notre histoire est similaire parce que je suis amputé de l’avant-bras gauche et c’est un modèle d’inspiration pour moi, elle a un niveau exceptionnel.

Le para surf devrait arriver au Jeux Paralympiques en 2028, comment accueilles-tu cette info ?

J’attends que ça soit vraiment acté mais cette information me motive à m’entraîner davantage et à combler mes points faibles. Ça donne une direction pour les entraînements et un élan de motivation pour y prétendre.

Depuis quand les Jeux Paralympiques sont un objectif ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Les Jeux Paralympiques sont un objectif depuis que j’ai participé aux championnats du monde en Californie. Ça représente une finalité sachant que ça reste une étape parmi tant d’autres et pour moi le surf ça va quand même au-delà de la compétition.

À quoi ressemble ta journée type ?

Ma journée type, elle commence par un bon petit déjeuner, puis une session surf entre amis, prendre un bon déjeuner, se reposer en peu en faisant du stretching ou du yoga, puis refaire une session de surf. Le mieux c’est de surfer en eaux chaudes pour être en short de bain et surfer jusqu’au coucher du soleil. Attention, il y a des fois où je travaille plus que ça (rire) !

As-tu un conseil, un petit mot à faire passer à celles et ceux qui aimeraient un jour suivre ton exemple et peut-être participer aux Jeux Paralympiques de Los Angeles ?

Si j’ai un conseil à donner, c’est que si on veut faire quelque chose il faut le faire. Tout est possible, il y aura toujours des adaptations. Il faut vraiment prendre du plaisir dans le sport et aimer ce que l’on fait. Si on veut progresser il faut se donner les moyens, parfois faire des concessions et essayer de se préparer au mieux. Il ne faut pas forcément viser les Jeux Paralympiques de suite, mais franchir les étapes les unes après les autres. Mais surtout prendre du plaisir, c’est très important !

Rencontre avec Antoine Brizard, incontournable joueur de l'Équipe de France de volley-ball !

Incontournable joueur de L’Équipe de France de Volley-Ball, Antoine Brizard se prépare pour Paris 2024 avec rigueur et détermination ! Exalté par l’aventure collective, il n’est pas seulement là pour gagner, ce qui l’anime c’est de revivre les Jeux et de performer avec son équipe de copains ! Le CDOS Gironde est à fond derrière l’Équipe de France de Volley et soutient particulièrement son passeur, plein d’humilité !

Où en es-tu aujourd’hui dans ton parcours ? Quels sont tes derniers titres ?

En club, à l’année, je joue à Piacenza en Italie. C’est ma 3ème saison. Mon dernier titre là-bas, c’est la Coupe d’Italie avec Piacenza.En Équipe de France, je suis à ma 7ème ou 8ème année et mon dernier titre c’est la VNL 2022.

Quand as-tu commencé le volley et où ? Comment es-tu venu à pratiquer cette discipline ?

J’ai commencé le volley à Poitiers quand j’avais 7 ans. C’est et c’était une ville de volley. Mes parents allaient voir les matchs de l’équipe pro et j’ai adoré ! Je faisais du foot et du tennis, du volley en même temps et quand c’est devenu un peu plus sérieux j’ai arrêté les 2 autres sports pour me consacrer au volley.

Tu es passé par le CREPS de Bordeaux, qu’est ce qui t’a donné envie d’y entrer ?

Quand j’étais petit, quand je voyais quelqu’un qui était au pôle, c'était incroyable pour moi ! C’était un peu un objectif, j’avais l’impression que c’était ce qu’il fallait faire pour réussir dans le volley même si je n’avais pas la prétention de faire quoique ce soit ! Quand j’ai eu l’opportunité d’y rentrer, je n’ai pas hésité !

Qu’est ce que cela t’a apporté ?

2 années incroyables surtout humainement ! Sportivement j’ai appris ce qu’était la rigueur de s’entraîner tous les jours et humainement c’était vraiment génial, j’ai rencontré des gens supers, j’ai appris la vie en groupe, à vivre avec des gens différents. Il y avait des sportifs qui venaient de Guadeloupe, de Nouvelle Calédonie, c’était enrichissant de découvrir des réalités différentes.

Qu’est-ce que tu aimes le plus dans ton sport ?

C’est LE sport collectif par excellence, c’est ça qui me plait ! À mon poste de passeur, je suis dépendant des autres pour marquer mais j’ai aussi le contrôle sur le jeu, c’est un bon équilibre ! C’est surtout ça qui me plait au volley : on ne brille pas individuellement, c’est un des seuls sports où tu es obligé de faire avec les autres.

Quel est ton plus beau souvenir dans ce sport ?

Les Jeux sans hésiter ! Mais ce n’était pas forcément de les gagner, c’est surtout comment on les a gagnés ! Tout le souvenir de la 2ème semaine du tournoi, d’avoir été au fond du gouffre après 3 matches mais d’avoir rebondi, de tout ce qu’on a fait ensemble en équipe pour réussir à gagner, c’était fou !

As-tu été inspiré par une sportive ou un sportif ?

Je suis extrêmement fan de Federer, c’était mon idole ! Et Karabatic !

Depuis quand les JO sont un objectif ? Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

Je regarde les JO depuis petit, je me souviens vraiment des Jeux de Pékin. C’est devenu un rêve quand l’Équipe de France s’est qualifiée en 2016 parce que ça faisait des années que la France n’était pas aux JO en volley.En 2016, c’était ma première sélection en Équipe de France, je commençais à jouer en pro en club, on commençait à dire que j’allais être 2ème passeur de l’Équipe de France, c’est là où j’ai commencé à me dire : « est ce qu’en 2020 je pourrai être à Tokyo ?! » Puis en rentrant pleinement en Équipe de France je me suis dit que ça serait super de vivre ça ! En vérité, j’ai eu ce sentiment très tard car ça me semblait inaccessible, c’est avec la génération d’avant, Jenia (Grebennikov), Benjamin (Toniutti), Earvin (Ngapeth) , Kévin (Tillie), que le volley français a été relancé.

Qu’est-ce que cela représente pour toi ?

C’est LA compétition ultime ! En l’ayant fait je me rends compte à quel point c’est important pour tout le monde. En côtoyant des sportifs qui ont fait les jeux et en en faisant partie aujourd’hui, je me rends compte que c’est devenu essentiel.

Comment as-tu vécu tes 1er JO à Tokyo ?

En vrai c’était incroyable ! On s’entend trop bien dans l’équipe et en plus j’y allais avec Yacine Louati, mon meilleur ami, mon témoin de mariage. Le fait de partager tout ça avec lui et avec Bart Chinenyeze qui est aussi un très bon ami, 2 personnes importantes dans ma vie, encore plus spéciales que les autres, c’était encore plus incroyable ! Pour nous 3 c'étaient les premiers jeux. C’est différent quand tu fais un sport individuel ou quand tu es dans une équipe avec des personnes avec qui tu ne t’entends pas spécialement. Tout ça a rendu la chose encore plus spéciale !

À quoi ressemble ta journée type ? Quel est ton emploi du temps à l’approche de ces JO ?

Je me lève, je petit déjeune, je fais ma mobilité chez moi, je vais en muscu pendant 1H30, soit j’ai soin soit non, je rentre je mange, je fais la sieste, je pars avant l'entraînement car j’ai des routines à faire (abdos, etc) et je dois être chaud pour le début de l’entrainement car pendant que les autres s’échauffent moi j’ai déjà commencé à faire des passes. Je m’entraine 2H avec le groupe, je rentre, je mange et je dors ! Je suis d’autant plus rigoureux sur ma mobilité, ma prépa physique, mes routines car les jeux arrivent et je fais tout pour arriver en forme et, je touche du bois, pas blessé !

As-tu un conseil, un ptit mot à faire passer à celles et ceux qui aimeraient un jour suivre ton exemple et participer aux JO ?

Quelle pression (rire) ! Croire en soi, ne pas écouter ceux qui vont te dire que ce n’est pas possible. Si on en rêve, tout faire pour y arriver. Si on n'y arrive pas, ce n’est pas grave mais il ne faut pas se mettre de limites ou laisser les autres t’en mettre.